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Pourquoi les entreprises adoptent des objectifs climatiques validés scientifiquement

Certaines entreprises affichent des objectifs climatiques plus ambitieux que ce qu’impose la réglementation locale. Leur feuille de route n’est pas négociée en interne mais soumise à une vérification extérieure rigoureuse. La Science-Based Targets Initiative (SBTi) valide ou rejette, sans compromis, les engagements présentés.

Cette certification s’impose désormais comme référence dans l’industrie, au point de devenir un critère pour les investisseurs ou les partenaires commerciaux. Les promesses génériques de neutralité carbone ne suffisent plus : l’alignement sur des standards scientifiques conditionne l’accès à certains marchés et la crédibilité en matière de responsabilité environnementale.

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Objectifs climatiques : pourquoi la science s’invite dans la stratégie des entreprises

Le changement climatique bouleverse les modèles d’affaires et impose une remise en question profonde. L’Accord de Paris n’est plus une option, c’est une feuille de route qui exige de limiter le réchauffement à 1,5 °C ou 2 °C. Pour s’inscrire dans cette dynamique, chaque entreprise doit dresser un bilan carbone complet, intégrant les émissions directes (scope 1), celles liées à la consommation d’énergie (scope 2) et toute la chaîne de valeur (scope 3). Mais le diagnostic n’est qu’un point de départ. Il faut désormais fixer des objectifs de réduction alignés sur la science, clairs et mesurables.

La pression ne vient plus seulement des lois. Les investisseurs, les clients et les partenaires n’attendent plus de belles promesses : ils scrutent la cohérence et la robustesse des engagements. Un objectif flou, un plan d’action vague : la sanction tombe, sur les marchés comme dans l’opinion publique. Voilà pourquoi les objectifs climatiques scientifiques prennent le devant de la scène. Ils structurent la stratégie climat et servent de repère pour juger du sérieux d’une démarche. La réduction des émissions ne s’arrête plus aux murs de l’entreprise : désormais, elle englobe fournisseurs, clients, salariés, avec une exigence de transparence et de fiabilité sur les données collectées.

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Pour y voir plus clair, trois leviers s’imposent pour avancer :

  • Intégrer la gestion de la donnée carbone : il s’agit de rassembler, consolider et suivre dans la durée les flux physiques et financiers qui génèrent des émissions.
  • Aligner la stratégie climat sur le modèle économique : la transition doit s’ancrer dans le temps, pilotée par des indicateurs concrets et des étapes identifiées.
  • Lier la gouvernance à la performance climatique : désormais, la rémunération des dirigeants dépend aussi des progrès accomplis sur le terrain climatique.

La définition d’objectifs ne tolère plus l’à-peu-près : il faut afficher la part de compensation, expliquer le recours aux technologies à émissions négatives, détailler chaque action. Les objectifs climatiques scientifiques gagnent du terrain et transforment l’approche du développement durable : la science prend le gouvernail, impose la transparence, dicte la trajectoire.

La Science-Based Targets Initiative (SBTi), mode d’emploi et atouts concrets pour avancer vers la neutralité carbone

La Science-Based Targets initiative (SBTi) voit le jour en 2015, fruit d’un partenariat entre quatre acteurs majeurs : le CDP (Carbon Disclosure Project), le Pacte mondial des Nations Unies, le World Resources Institute (WRI) et le WWF. Leur objectif : forcer les entreprises à aligner leur trajectoire de réduction des émissions sur l’Accord de Paris, en s’appuyant sur la science plutôt que sur l’intuition ou la seule ambition affichée.

Concrètement, la SBTi examine chaque dossier à la loupe. Les objectifs doivent couvrir l’ensemble des émissions directes (scope 1), celles liées à l’énergie (scope 2) et toute la chaîne de valeur (scope 3). Pour être validé, un plan doit prendre en compte au moins 95 % des scopes 1 et 2, et plus des deux tiers du scope 3. Selon le secteur, plusieurs options s’offrent aux entreprises : réduction absolue, réduction en intensité, engagements fournisseurs, ou encore approvisionnement en énergie renouvelable.

La méthode SBTi repose sur une exigence de transparence absolue : publication annuelle des avancées, audit externe possible, révision des objectifs tous les cinq ans ou dès qu’un changement majeur survient. L’approche s’adapte aussi à la taille de l’entreprise : des procédures assouplies existent pour les PME, tandis que les grands émetteurs doivent se soumettre à des contrôles renforcés.

Voici les étapes clés de la démarche SBTi :

  • Un diagnostic carbone précis et documenté
  • La définition d’une trajectoire de décarbonation fondée sur la science
  • Des indicateurs chiffrés, publiés et suivis dans le temps

Pas question d’invoquer la neutralité carbone sur la simple base de la compensation : la SBTi ne retient que les réductions réelles, mesurées, prouvées, pour accorder le label Net Zéro. Les entreprises qui s’engagent doivent publier chaque année leurs résultats, exposant leur stratégie à l’examen des marchés et aux standards internationaux. Dans ce paysage, la transparence n’est plus un slogan, c’est la règle du jeu.

objectifs climatiques

Entre SBTi et autres initiatives : quelles différences, quels choix pour les entreprises ?

Plusieurs cadres existent pour encadrer la transition climatique, mais la SBTi s’impose comme le socle pour bâtir une stratégie climat crédible, reconnue au-delà des frontières. Son approche exigeante, qui s’appuie sur les recommandations du GIEC et les principes de l’Accord de Paris, séduit de plus en plus le secteur privé. Elle impose des objectifs chiffrés, alignés sur la science, et une couverture étendue à l’ensemble de la chaîne de valeur, notamment le scope 3.

Les exigences sont claires : contrôle externe, publication régulière des progrès, adaptation périodique des trajectoires. Cette rigueur plaît aux investisseurs, rassure les clients, et offre une grille d’analyse robuste. Les critères ESG prennent de l’ampleur, les lois se durcissent. Il ne s’agit plus seulement de respecter la réglementation, mais de prouver sa capacité à agir, d’éviter le greenwashing et de devancer les attentes du marché.

La France, en précurseur avec sa stratégie nationale bas-carbone (SNBC), encourage les entreprises à inscrire la décarbonation dans leur ADN. L’ADEME l’affirme : la neutralité ne se décrète pas, elle se construit, étape après étape, par la réduction réelle des émissions. Les acteurs engagés multiplient les reportings climatiques, croisent les référentiels, affinent leurs plans d’investissement, embarquent leurs fournisseurs, rien n’est laissé au hasard.

Le choix d’une initiative dépend du secteur d’activité, du périmètre d’action et de l’ambition affichée. Les sociétés cotées, soumises à la CSRD, doivent démontrer la cohérence de leurs engagements. S’appuyer sur la SBTi, c’est afficher une trajectoire vérifiable, transparente, et se donner un avantage sur un marché où la crédibilité climatique fait toute la différence. Les entreprises qui relèvent ce défi ne se contentent pas de suivre la vague : elles dessinent la carte du monde de demain.

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